Le positionnement et les décharges

Décharger ou se positionner, et tenter de faire changer les choses ? Les deux mon capitaine, car nous avons besoin des deux !
La colère n’est pas la violence…
Isabelle Filliozat, dans plusieurs de ses livres, fait la distinction entre colère et violence. L’une étant globalement saine et l’autre nocive. Elle en appelle à comprendre que ce n’est pas parce que nous voulons aller vers la non-violence qu’il faut rejeter la colère. En effet, celle-ci est un moteur pour nous permettre de nous protéger, de nous positionner, de défendre quelqu’un. D’agir pour changer ce qui a besoin de l’être, en somme.
Je suis d’accord avec elle. Il est tout aussi important d’exprimer ses émotions à part que d’apprendre à se positionner dans la vie réelle. Une colère juste est comme un chat qui mord ou griffe en avertissement. C’est une forme de régulation relationnelle rapide, efficace, instinctive, et au fond, assez respectueuse.
… mais parfois elle y contribue
Pour autant, la colère ne sort pas toujours de cette façon saine. Relativement rarement même.
Il y a des fois où l’on utilise la colère comme un moyen d’arriver à ses fins. Parce que quand on est en colère, ça fait peur. C’est naturel et instinctif. Cela devient alors un outil de pouvoir sur autrui.
Il y a aussi des fois où la colère est disproportionnée, car elle est gonflée par des blessures anciennes. Dans ce genre de cas, décharger sa colère à part permet d’y voir plus clair sur l’importance véritable de son positionnement dans la vie. Et si cela continue d’être important, le fait de s’être délesté-e du surplus émotionnel permet un positionnement bien plus sain, et serein.
Par ailleurs, les décharges de colère permettent d’accéder à un sentiment de puissance intérieure proprement jouissif. Surtout pour les personnes socialisées comme femmes et les personnes timides. Cela permet de retrouver le chemin vers une part de sa puissance, qui avait été jusque-là opprimée et mise sous le tapis.