Questions Fréquentes

Pourquoi exprimer ses émotions est-il important ?

Exprimer ses émotions est important car cela nous permet de guérir de souffrances passées ou présentes. C’est une sorte de trousse à pharmacie que nous portons à chaque instant en nous. Comme la capacité à cicatriser de ses plaies

Par ailleurs, exprimer ses émotions est important car il s’agit de l’une des fonctions de notre corps, tout simplement. Comme le fait de manger, aller aux toilettes, dormir, marcher, etc.

Rabelais disait : « Mieux vaut de rire que de larmes écrire pour ce que rire est le propre de l’homme ». Cela est vrai, mais aurait été tout aussi vrai des larmes. Les autres animaux que les humains, ne rient et ne pleurent pas (à ma connaissance). En revanche, iels tremblent, et iels crient.

Si nous sommes équipé-es ainsi, c’est que cela a une fonction.

Ne la négligeons pas.

Cette approche va-t-elle m’aider à gérer mes émotions ?

Tout dépend ce que l’on entend par « gérer ».

L’expression émotionnelle est une gestion émotionnelle au sens où l’on choisit d’aller exprimer dans certains endroits et d’une certaine manière dans un but de libération – ce qui est assez différent de les laisser aller sur la première personne qui passe.

En revanche, on entend souvent le terme « gestion » émotionnelle au sens d’un apprentissage visant à mieux les contrôler, pour qu’elles sortent moins. Ici, il ne s’agit pas de cela. Nous n’allons pas chercher à les contrôler, mais à les laisser vivre dans un espace choisi, afin qu’elles puissent mettre en œuvre leur action transformatrice.

A quoi faut-il faire attention dans la pratique de l’expression émotionnelle ?

1. Aux produits qui modifient la chimie du cerveau, tels qu’antidépresseurs, anxiolytiques, cigarette, alcool, cannabis, etc.

Si vous en prenez, la pratique de cette approche est possible, mais il se peut que les émotions sortent moins facilement.

2. A la question de l’intensité.

Parfois, c’est délicieux d’expérimenter certaines intensités d’expression émotionnelle, et de goûter à cette liberté si souvent réprimée dans notre société. Cela peut nous faire expérimenter une puissance, une joie, une profondeur, et le fait de se sentir plus vivant-e, pendant et après la séance.

Mais parfois aussi, quand nous nous sentons affaibli-e par une maladie ou que nous portons des traumas très lourds par exemple, il est possible qu’on sente le besoin de ne pas aller trop loin dans l’intensité d’une expression émotionnelle. Ce besoin est à écouter et à respecter afin de toujours œuvrer dans la douceur, le respect pour soi-même, et la sécurité.

De plus, si l’expression émotionnelle est parfois intense, elle ne l’est pas nécessairement, et « plus » ne signifie pas toujours « mieux ». Parfois, c’est d’un chuchotement dont nous avons besoin, d’un épanchement, de quelques mots, d’un regard.

La pratique émotionnelle n’a pas pour but de nous pousser à toujours exprimer, mais de nous permettre d’exprimer quand c’est cela notre besoin. Et quand c’est d’autre chose dont nous avons besoin, eh bien, allons vers ce qui va le nourrir.

3. Au contexte réel : y a-t-il quelque chose à changer, en plus de quelque chose à pleurer ?

L’un des points de vigilance à avoir avec cette approche est celle de toujours rester attentif-ves aux deux fonctions des émotions (l’apaisement mais aussi l’avertissement).

Les émotions ne sont pas toujours là pour nous aider à retrouver de l’apaisement, elles peuvent aussi être là pour nous avertir d’un danger, et nous inciter à agir pour nous protéger. Si donc nous vivons une détresse intense tous les jours dans une situation que l’on pourrait changer (même si c’est difficile), peut-être que ces émotions sont là pour nous inciter à le faire.

La sensibilité peut être un phare, utilisons-la.

Notre sensibilité émotionnelle peut être un phare qui nous guide dans les broussailles

Comment s’articule la thérapie émotionnelle avec les approches sociologiques (comme le féminisme) ?

Comme toute approche thérapeutique, l’approche par l’expression émotionnelle est centrée sur la personne, son individualité, son histoire, ses ressentis, etc.

Pour autant, si la souffrance est individuelle, la cause peut être liée aux oppressions sociales, et il est tout à fait possible de prendre en compte cette origine sociale à travers cette approche. Il est ainsi possible d’exprimer notre souffrance pour s’en libérer sans pour autant s’attribuer une responsabilité de souffrance qui ne nous revient pas.

De plus, cette approche peut également nous aider à nous libérer de certains conditionnements sociaux.

Par exemple, au niveau du genre, on peut souvent constater une sorte de répartition émotionnelle : les femmes sont souvent plus enclines à la tristesse et à la peur, les hommes davantage à la colère et au mutisme. L’approche que je propose permet non seulement de plonger dans les émotions si familières pour notre genre, afin de nous en libérer petit à petit, mais aussi de découvrir peu à peu à la palette émotionnelle généralement plus fréquente chez l’autre sexe. Cela peut ainsi permettre aux hommes de découvrir une part de leur sensibilité, et aux femmes une part de leur puissance.

Les femmes, les hommes, et l'expression émotionnelle